NybarG, Kerlam’halaha, Clain, Finnan et Evendur décident d’explorer le plateau. Ils sont suivis d’Ekou, toujours quelques pas en arrière qui semble particulièrement sur ses gardes. Le plateau semble immense mais une seule structure est encore intacte. Il s’agit d’une hutte isolée qui se trouve à un kilomètre au sud-ouest du portail. La hutte est faite en chaume et en peaux animales tendues sur la cage thoracique d’un immense reptile mort depuis bien longtemps. La hutte est entourée de crânes d’animaux, de carillons, d’attrapes-rêves de totems en plumes et en carapaces suspendus qui cliquettent dans le vent. Un filet de fumée s’échappe de l’étrange habitation.
Alors que le groupe s’avance, une étrange créature se traine lentement en dehors de la hutte, courbée comme un vieil animal. Les aventuriers se rendent compte qu’il s’agit d’une femme humaine, qui a l’air incroyablement vieille. Elle semble déformée par l’arthrite et ses yeux sont couverts d’un voile blanc de cataracte. Son visage au teint halé et son crâne chauve sont maquillés de traits d’argile jaune qui dessinent un crâne… mais cette impression est peut-être seulement causée par la chair desséchée de son visage.
Le groupe prend le chemin du sud et discute de cette étrange vieille femme. Ekou leur a dit que la responsable du massacre de Mbala était Mémé Pou’pou, et celle-ci explique qu’il s’agit de reptile volant. Il y a forcément un menteur. Alors qu’ils sont presque arrivés au bord sud du plateau, Kerlam’halaha s’exclame :
Une vingtaine de mètres avant le rebord de la falaise, Finnan remarque un trou qui descend à pique. Le trou est suffisamment grand pour que chacun d’entre eux puisse se faufiler et descendre sans danger. Kerlam’halaha s’avance et invoque son compagnon. Une petite araignée apparaît dans la paume de sa main. L’animal saute et descend dans le trou. La magicienne voit à travers les yeux de son familier et décrit ce qu’elle voit :
De retour à la hutte, Mémé Pou’pou s’interroge :
Mémé Pou’pou sort un sifflet dans lequel elle souffle très fort. Le bruit strident semble attirer six singes volants qui déposent au pied de la grand-mère deux oiseaux et un lézard.
NybarG s’avance et sourit :
Evendur donne deux grands coups de hache et touche la guenaude à chaque fois. La sorcière hurle de douleur et crie « Sors donc m’aider ! » en lacérant les avants bras du barbare. Encore une fois, sous l’effet de sa hache maudite, NybarG entre en état de berserker et perd le contrôle.
Une créature qui ressemble à un humain s’extirpe du sol. A bien y regarder, il s’agit d’un agglomérat de morceaux humains ayant appartenu à différents propriétaires. « C’est un golem de chair ! » crie Clain. « Abattez la sorcière en premier, le golem tombera peut-être inanimé sans son maître. »
Kerlam’halaha lance une boule de feu pendant qu’Evendur appelle la foudre. Finnan attaque à l’arc court et Clain lance son fameux orbe chromatique en sort jumeaux. Tous les aventuriers touchent leur cible. La guenaude brule et est secouée par l’éclair qu’elle parvient à éviter quelque peu. Elle brise la hampe de la flèche de Finnan en lui jetant un regarde assassin. Clain blesse les deux ennemis mais seule la guenaude semble surprise de la violence de l’assaut qu’elle vient de subir. Elle s’étale de tout son long, abattue par cette attaque combinée. Alors qu’elle lâche son dernier souffle, Clain murmure « Va rejoindre ta sœur en enfer ».
Le golem de chair est toujours présent et Evendur en fait les frais. La créature balance ces deux énormes bras qui frappe durement le druide au torse et en pleine tête. Il tombe un genou au sol, sonné. Le berserker se retour et abat son arme sur le corps nu du golem. Malgré les coups, il ne bronche pas. Kerlam’halaha lance trois rayons ardents. Deux d’entre eux frappe leurs cibles mais le troisième touche Finnan. Dans un incroyable réflexe, il évite d’être touché de plein fouet.
Evendur est au plus mal, mais il décide de rester au contact du monstre. Il se soigne tout en faisant tomber la foudre sur le golem mais sans effet visible. Finnan tire de nouveau avec son arc court. Sa flèche traverse le torse du golem et y laisse un trou béant, mais sans réaction notoire.
Alors que NybarG se tourne vers Evendur et s’apprête à frapper, il tombe à genoux au sol, en se tenant le ventre. Il explose de rire et lâche son arme. Kerlam’halaha s’avance satisfaire de son sort. Le fou rire de Tasha est sans aucun doute l’une des meilleures façons de calmer son partenaire de toujours.
Le druide se relève enfin et alors qu’il se tourne vers ses camarades, tous s’aperçoivent de l’incroyable balafre qui fend son visage en deux. Le druide lance un sort de soin mais la cicatrice restera à coup sûr et l’homme de Phandalin, au visage des plus avenant, est devenu un homme des plus terrifiant. La vie du druide va changer à coup sûr.
Un cri de victoire retentit derrière les gagnants. Ceux-ci se retourne pour voir Ekou à genoux, pleurant de joie. Elle se relève une lumière étrange semble entourer son corps alors qu’elle se transforme doucement. A la place du guide se trouve maintenant un élégant Couatl qui prend la parole :
Le groupe s’éloigne de la hutte et trouve un endroit calme pour y installer la hutte de Leomund. Une fois dans un endroit sûr, tous s’assoient et se reposent, mangent leurs rations en écoutant les histoires du couatl, animal de légende.
Au cours de la soirée, ils apprendront ainsi l’histoire de Mbala. Mbala était autrefois la capitale d’un petit royaume. La plupart des constructions de la ville étaient en bois et en chaume mais elles ont depuis été réduites par la pluie, le vent et le temps en des tas de compost informes. Malgré cela, Ekou leur montre quelques fondations en pierre, ainsi que des rampes envahies par des plantes au milieu des ruines. Tout cela laisse penser que l’endroit n’était pas un simple village. Ekou explique ensuite qu’elle avait du respect et de l’admiration pour les gens qui vivaient ici. Ils menaient une vie simple sur le plateau, relativement à l’abri des dangers de la jungle. Ils commerçaient avec Nangaloré et Omu, deux grandes cités des temps anciens. Un beau jour, pendant son absence, une guenaude nommé Mémé Pou’pou est arrivée à Mbala. Adoratrice de Myrkul, le seigneur des os, elle a commencé à tuer et construire son golem de chair. Elle aurait volé le trésor de la ville, six onyx qui se trouvaient dans la maison commune. Mémé Pou’pou a œuvre des années, dans le secret, tuant régulièrement les habitants de Mbala. Petit à petit, elle à dévoré l’ensemble de cette communauté.
Les aventuriers n’avaient jamais entendu parler de la cité d’Omu, c’est donc avec attention qu’ils écouteront l’histoire de la capitale du Chult. Entourée de falaises à pic, Omu est située dans un bassin caché. La cité est réputée difficile à trouver et peu en connaisse l’existence. Omu était autrefois un des joyaux de la couronne du Chult. Érigée sur de riches veines minérales la cité engrangeait quantité de richesse. Les bijoux d’Omu étaient convoités par tous et les marchands de la ville prospéraient grâce à ce commerce. Entrer dans Omu, disait-on, c’était franchir les portes mêmes du paradis. Mais la richesse suscite souvent l’envie. Le besoin constant d’esclaves à Omu poussa ses dirigeants à exiger des tributs de plus en plus importants à leurs voisins. Et quand leurs vassaux ne pouvaient plus s’acquitter de ces tributs au prix de la chair, ils le payaient par le sang. Les redoutées légions d’Omu se mettaient en marche sur les terres du Chult.
L’avidité et l’orgueil d’Omu provoquèrent la colère du dieu Ubtao, qui, il y a deux cents ans, tourna le dieu à la cité bien avant qu’il n’abandonne le reste du Chult. Les prêtres d’Omu perdirent leurs sorts et la cité fut ravagés par les maladies et les épidémies. Les révoltes d’esclaves provoquèrent la destruction de la ville et ses dirigeants fuirent en masse. Les cartes indiquant la localisation de la cité furent détruites et ses pièces de monnaie fondues. Déchue, Omu fut connue sous le nom de Cité interdite.
Après le départ d’Ubtao, des esprits primitifs s’éveillèrent dans la forêt pluviale afin d’envouter les quelques survivants d’Omu. Ils prirent l’apparence de créatures de la jungle et promirent aux Omuans de grands pouvoir en échange de leur dévotion. Désespérés et en quête de rédemption, les Omuans démolirent les temples d’Ubtao et érigèrent des sanctuaires consacrés à ces neufs dieux charlatans. Pendant neuf décennies, les habitants de la cité vécurent en respectant les mantras des dieux charlatans. Mais il y a un peu plus d’un siècle, tous disparurent sans raison connue et la jungle revendiqua Omu qui tomba en ruine.
Ekou s’est rendu à Omu récemment. De nouveaux habitants ont fait d’Omu leur résidence. Des Yuan-tis sont venus d’Hisari et ont construit quelque chose sous l’ancien palais. Ekou a entendu qu’il y aurait une histoire, un lien entre Omu et Mezro, une autre cité légendaire du Chult, mais elle n’en sait pas plus pour le moment.