Chapitre 21 - Conséquences

Après la rencontre avec les chwinga, le groupe de héros remonte le jardin par le nord. En chemin, ils s’arrêtent contempler plusieurs visages de pierre. Il y en a dans tout le jardin et ils représentent tous la même femme, d’une très grande beauté. Plusieurs inscriptions au-dessus des sculptures sont écrites en ancien omuan. Kerlam’halaha lance un sort de compréhension des langues et traduit pour ses compagnons chaque stèle. Ils comprennent qu’ils sont ici dans le jardin de Zalkoré, ancienne reine d’Omu. Le jardin a été créé pour rendre hommage à sa beauté. Une des stèles mentionne l’amour qu’avait son peuple et un certain Thiru-taya pour la reine. Les mots « qui l’aime » ont été griffés et remplacés par un mot gravé grossièrement : « qui la trahie ».

Les aventuriers passent par un petit jardin intermédiaire et découvrent un nouveau message étrange, griffé dans le mur : « Sans rêves, l’éternité est insupportable ». A gauche, un palais en ruine attire les aventuriers. Ils pensent que la créature qui vit ici doit se trouver dans celui-ci et décide de commencer par les bâtiments annexes. Au nord-ouest, ils découvrent un dôme en forme de cloche qui semble intact. La double porte de bronze sont fermées mais pas verrouillées. Ils ouvrent les portes. L’unique pièce qui se trouve dans le dôme est à n'en pas douter un appartement royal, ou l’était il y a quelques siècles. Les tons vifs des fresques florales couvrant les murs sont maintenant gris terne. Des morceaux de verre coloré forment un tas sous une mosaïque fendue. Des tables de bois émaillées sont fendues et instables. Tous les tissus de la pièce sont effilochés et tachés.

Sans le vouloir, ils viennent d’entrer dans l’antre de Zalkoré. Au centre de la pièce se trouve un dais circulaire sur lequel repose un grand divan. Sur celui-ci est allongée une femme vêtue d’une ample robe de plumes de perroquets aux couleurs vives. Malgré la chaleur et la moiteur ambiante, ses bras, sa tête et son visage sont également couvert d’un voile de plume. A côté d’elle, au bout du divan, se trouve un grand pot de terre cuite contenant une orchidée noire. La fleur est impressionnante et détone avec toute la végétation croisée au Chult. La femme s’adresse aux aventuriers d’une voix marquée d’un étrange accent. Elle tourne régulièrement la tête à sa droite, adressant la parole à l’on ne sait qui :

Les aventuriers se regardent et en déduisent tous que la créature est folle. Rien ne se trouve à sa droite. Ils se mettent tous à jouer le jeu.

Finnan et les autres ne comprennent pas tout. La reine se contredit dans ses propres phrases. Le palais semble à l’abandon depuis des lustres. Cela fait bien plus de 30 ans qu’il est à l’abandon.

Les aventuriers sont perdus. Il est dur de comprendre ce que la reine raconte.

Zalkoré se tourne de nouveau vers la droite, tendant la main vers le vide. Elle semble s’agripper à quelqu’un qui n’est pas là.

Elle se tourne à nouveau vers la droite. NybarG prend alors la parole :

Les compagnons du demi-orc se tournent vers lui de surprise alors que la reine hurle.

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La reine fonce sur NybarG. Le barbare a le temps de se mettre en rage et il frappe deux fois de sa hache. Le second coup l’emporte dans son élan et le fait tomber à genoux. Evendur lance un sort de force de taureau sur NybarG pour améliorer sa force.

Zalkoré relève la tête et de ses mains pâles, elle relève son voile de plume. Un visage horrible apparaît, décharné. Les cheveux de la reine bougent dans un amas visqueux, des serpents se relèvent. La méduse essaye de croiser le regard avec chacun des aventuriers.

NybarG parvient à détourner le regard. Clain et Evendur résistent mais sentent que leurs corps commencent à se rigidifier. Un sourire moqueur apparaît sur le visage du monstre. Dans l’entrée de la salle, deux statues de pierre viennent d’apparaître. Finnan et Kerlam’halaha ont été immédiatement transformés. Fou de rage, Clain concentre sa magie et lance un orbe chromatique de feu. La déflagration est impressionnante mais la méduse reste debout. Elle hurle de rage. NybarG essaye de placer sa hache devant le regard maudit. La seconde fois est la bonne. Zalkoré se pétrifie lentement elle-même.

Evendur lance une vaporisation de poison pour essayer d’achever le monstre. Un frémissement dans l’air à la droite de la méduse. L’esprit de Thiru-taya vient de répondre à l’appel de son aimée. Le fantôme d’un guerrier chultais de trois mètres apparaît, à peine visible. Il manie une grande lance de force et frappe le druide. Evendur recule sous le choc et la douleur. Zalkoré attaque NybarG sans relâche. De son épée elle harcèle les côtés du barbare pendant que les serpents de sa chevelure mordent encore et encore. Sous les coups, NybarG perd le contrôle. Sa hache du berserker prend une nouvelle fois le dessus.

Clain lance un nouvel orbe chromatique, Evendur une nouvelle vaporisation de poison. NybarG se relève et donne deux grands coups de hache. La méduse tombe au sol, morte. Le fantôme disparait en s’agenouillant vers le corps de son aimée.

« Ce n’est pas fini ! » crie Clain vers Evendur. « NybarG a perdu le contrôle ! ». Evendur est une proie facile, juste à côté du barbare. Celui-ci lève la hache, les yeux fous. Juste avant qu’elle ne s’abatte sur le druide, Clain lance un motif hypnotique. Le barbare perd ses moyens et abaisse ses bras lentement.

Une fois le demi-orc calmé, ils se tournent tous vers leurs deux compagnons pétrifiés. Ils essayent de les ramener de toutes les façons possibles. NybarG utilise le charme de restauration supérieur offert précédemment par le chwinga sur son amie elfe. Kerlam’halaha reprend lentement des couleurs. Alors qu’elle commence à bouger, de la poussière s’effritent partout sur elle. Elle est sauvée d’affaire. NybarG essaye d’appeler le chwinga pour qu’il aide Finnan. Rien ne se passe. Découragés, les héros décident de prendre la statue de Finnan et la stocke dans le sac de NybarG. Ils essaieront de le libérer par la suite. De mauvaise humeur, ils fouillent la salle et découvre six fioles d’une potion étrange. Kerlam’halaha les analyse et comprend qu’il s’agit d’une mixture faites à partir des plantes exotiques du jardin. Elle permettait à Zalkoré d’halluciner et sans doute de voir son amour.

Il faut faire vite. Les compagnons de Finnan fouillent rapidement le jardin. Ils découvrent des poissons et des tortues pétrifiées dans un bassin proche des appartements de Zalkoré. Une pagode se trouve au nord-est. En ruine, elle devait être fort jolie, avec ses vastes et gracieuses arches invitant la brise et son point de vue sur le bassin silencieux qui se trouve à ses pieds. Mais le temps, la décrépitude et une présence bestiale lui ont confié un air sinistre. Il s’en dégage une odeur nauséabonde et des flaques sombres couvrent le sol et coulent le long des marches blanches. La pagode abrite six éblis. Ces oiseaux servaient sans doute Zalkoré. Le combat aura été si brefs qu’ils ne sont pas parvenus à aider leur maitresse.

Les aventuriers se hâtent. Ils passent rapidement par le palais en ruine. Les portes du côté est sont tombées depuis longtemps. En entrant, ils découvrent un palais en piteux état. Des traces de plâtres de couleur or s’accroche encore à quelques endroits de ce dôme mais, partout ailleurs, il ne présente que des briques battues par les éléments, dont un certain nombre sont d’ailleurs tombées. Les sculptures éléphantines à taille réelle et la gracieuse tour qui se dressent encore sont magnifique, bien que leur gloire ait été ternie par les ravages du temps.

Une statue de plus de cinq mètres de haut représente un guerrier chultais vêtu d’un clibanion et portant un casque décoré de dents de tyrannosaure et un boucler couvert de la peau pommelé d’un léopard. Elle se dresse dans la pièce devant une grande citerne octogonale. La salle résonne du bruit des gouttes de pluie qui tombe du plafond et terminent leur dans le bassin béant. Le visage du guerrier géant est strié de profondes entailles mais le reste de la statue est intacte. Dans sa main droite, il tient une lance de pierre, au pied de laquelle se trouve une urne de terre cuite. Au nord, derrière la statue, se trouve un balcon qui donne sur un jardin inondé. Les aventuriers reconnaissent le jardin qui contenait le bassin aux poissons pétrifiés.

A côté du guerrier géant se trouve une seconde statue, bien plus petite. Elle est exquisément détaillée et représente un homme, les mains tendues vers l’urne et le visage tourné en direction du balcon. Ses yeux de pierre semblent emplis de terreur.

Contre la courbe du mur, des marches de pierre mènent à un étage qui s’est presque entièrement effondré. Quelqu’un est monté là car un message semble avoir été écrit au plafond.

Les aventuriers posent le sac contenant Finnan et fouillent la pièce. Suite à leur rencontre avec Zalkoré, ils comprennent qu’ils se trouvent devant une statue de Thiru-taya. La petite statue est celle d’un malheureux qui a voulu voler l’urne. Il a sans doute croisé le regard de Zalkoré au dernier moment. Kerlam’halaha monte au balcon et déchiffre le message gravé : « Mon grand amour, mon loyal général, en sécurité tu reposeras à Nangaloré l’éternelle. Personne ne te dérangera tant que je vivrais. Telle est ma pénitence et, pour mes péchés, je ne peux mourir. »

Ils découvrent également une inscription au pied de la seconde statue : « Voleur un jour, esclave pour toujours ! »

Rien de précieux ne se trouve dans la salle. Il est grand temps de quitter ce jardin maudit. Les aventuriers retrouvent Arthus, Chair-à-dragon et Ekou et leur explique la situation. Arthus et son compagnon semble triste mais Ekou semble la plus affectée. Le groupe se hate vers Kir-sabal.