Les aventuriers se tenaient devant la porte mystérieuse, confrontés à l'énigmatique peinture qui y était représentée. Dans la pénombre du couloir, le crâne doré flottant observait la scène avec son habituel sourire moqueur, tandis que le djinn, perché dans les airs, attendait le prochain faux pas du groupe avec une anticipation à peine dissimulée.
"Peut-être devrions-nous couper le bras de Corrin ?" proposa NybarG, étudiant la figure peinte sur la porte - un être encapuchonné au visage fait d'étoiles, levant son bras droit tranché au niveau du coude.
Oscar intervint rapidement : "Je pourrais le soigner immédiatement après." Mais le groupe hésita, cherchant une alternative moins drastique. Leurs pas les menèrent à travers le dédale, jusqu'à ce qu'ils trouvent une solution inattendue : le cadavre d'un bodak. Avec précision chirurgicale, Oscar trancha l'avant-bras droit de la créature morte, reproduisant la coupe exacte illustrée sur la porte.
La présentation du membre tranché fit son effet - la porte s'ouvrit en grondant, révélant de nouveaux passages. Dans l'un d'eux, ils découvrirent ce que le crâne doré annonça sarcastiquement comme "l'antre d'un charmant petit lézard". En effet, niché dans la gueule d'une tête de diable verte sculptée, un lézard doté d'une intelligence surnaturelle les observait. Kerlam'halaha lança compréhension des langues pour communiquer avec lui. C'est alors qu'Oscar découvrit une porte secrète menant à une cellule terrifiante. À peine eut-il franchi le seuil qu'une pluie de lave en fusion commença à tomber du plafond. Il battit précipitamment en retraite, ses vêtements roussis par la chaleur intense.
Clain, toujours déterminé, utilisa sa main magique pour éteindre la chandelle rouge qui brûlait dans la pièce. En un instant, il se retrouva téléporté dans une nouvelle cellule - un espace sans air, plongé dans les ténèbres absolues. Sa constitution robuste lui permettait de retenir son souffle plus longtemps que la moyenne, mais le temps lui était compté.
À travers le sort message, il maintenait le contact avec ses compagnons, cherchant désespérément une solution. En explorant la cellule à tâtons, il découvrit que les os du squelette d'aarakocra incrusté dans le mur pouvaient être délogés. "Essaie d'en ouvrir un pour respirer l'air à l'intérieur !", suggéra Oscar via leur lien télépathique.
En suivant le conseil, Clain se retrouva téléporté dans une nouvelle salle aux murs couverts de bas-reliefs montrant des déserts de sable engloutissant les ruines de civilisations anciennes. Une pluie fine de sable commença à tomber du plafond par de minuscules trous, s'accumulant lentement sur le sol. Méthodiquement, malgré l'urgence de la situation, Clain examina la pièce à la recherche d'une issue.
Il remarqua la gravure d'une méduse portant un collier avec un pendentif en obsidienne, mais n'eut pas le temps d'en percer le mystère. Le sable atteignait maintenant ses chevilles, rendant ses mouvements plus difficiles. Quand la couche de sable atteint environ trente centimètres d'épaisseur, un grondement sourd résonna sous ses pieds.
Le sol s'ouvrit brutalement en deux, comme les mâchoires d'un piège mortel. Clain n'eut pas le temps de se raccrocher aux bords. Il plongea entre deux énormes rouleaux de pierre aux dents acérées. Les aventuriers n'entendirent qu'un dernier cri étouffé avant que le silence ne retombe, pesant comme une chape de plomb.
"Quelle fin... tragique," commenta le djinn avec une fausse sympathie, tandis que le crâne doré se contentait de ricaner doucement. Oscar, Kerlam'halaha et Corrin restèrent figés, sous le choc de la perte soudaine de leur compagnon. Seul NybarG, toujours sous l'influence de son dieu maléfique, continuait d'avancer comme si rien ne s'était passé. Il atteignit une salle centrale et découvrit un squelette tenant une clé hexagonale. Sans hésitation, il chargea, détruisant le squelette pour s'emparer de la clé.
Ce geste précipité réveilla les quatre gargouilles de pierre qui gardaient la salle. Leur rugissement résonna dans tout le niveau tandis qu'elles prenaient leur envol. Par chance, Lukanu et son minotaure Zaal, qu'ils avaient libérés plus tôt du miroir d'emprisonnement, arrivèrent pour les aider. Kerlam'halaha réagit rapidement, lançant une onde de choc qui fit basculer une des gargouilles dans le trou béant au centre de la pièce. Elle se brisa plusieurs mètres plus bas. Le combat qui s'ensuivit fut acharné. NybarG chargeait avec sa hache, tandis que Corrin assurait les soins, guérissant totalement le barbare qui le remercia d'un signe de tête.
Oscar, puisant dans sa détermination, réussit à pousser une deuxième gargouille dans le vide. "Clain aurait été fier de moi," murmura-t-il alors que la créature s'écrasait en contrebas. Lukanu et Zaal combattaient côte à côte, mais un coup brutal d'une gargouille mit fin à la vie du fidèle minotaure. Alors que la dernière gargouille tombait sous les coups d'épée rageurs de Lukanu, un silence lourd s'installa dans la salle. Lukanu s'agenouilla près du corps de Zaal, son fidèle compagnon depuis tant d'années. Kerlam'halaha et Oscar posèrent chacun une main sur son épaule, partageant sa peine tout en portant leur propre deuil.
Corrin prononça une prière pour les âmes des disparus, tandis que NybarG, adossé au mur, observait la scène avec détachement, son esprit toujours prisonnier de l'influence du dieu maléfique qui le possédait. Dans l'air vicié du tombeau, le rire du crâne s'était tu, comme si même lui respectait ce moment de deuil.